Mon bébé a un torticolis, est-ce que cela peut entraîner une plagiocéphalie ?
Parfois, après la naissance, les bébés peuvent souffrir de torticolis. Généralement bénin, il est toutefois important de le diagnostiquer au plus vite. En effet, plus le torticolis est pris tôt, plus il est simple à guérir.
La définition du torticolis du nourrisson est juste une limitation à tourner le cou, soit dans les mouvements spontanés (mobilité active), soit dans des mouvements provoqués (mobilité passive). Le cou n’est pas bloqué et douloureux, comme le torticolis de l’adulte mais limité dans ses amplitudes. Par conséquent, il garde la tête tournée et penchée toujours du même côté. Trop souvent, on pense que parce que l’on peut tourner passivement la tête du bébé, il n’a pas de torticolis or le torticolis est un défaut de rotation du cou actif et/ou passif. Les torticolis sévères peuvent être associés à des problèmes de hanches (19% des cas) et de pied.
Il existe trois types de torticolis chez les nourrissons :
- Les torticolis dits posturaux, les plus fréquents des torticolis (10 à 15 % des naissances) : l’enfant a une position préférentielle (il place sa tête toujours du même côté, le plus souvent dès les premiers jours de vie), ce qui entraîne un déséquilibre d’expériences sensorielles sur un seul côté et diminue l’activation des muscles qui font tourner la tête.
- Les torticolis musculaires congénitaux (TMC) : la forme la plus sévère (3% des naissances). Ils sont dus à une contraction et/ou rétraction plus ou moins importante du muscle sterno-cléido-mastoïdien (muscle du cou). Ce type de torticolis est présent dès la naissance ou se révèle dans les 3 premières semaines de vie. Il peut être observé dans la moitié des cas sous la forme d’une petite masse (boule), comme un hématome dans le corps du muscle touché. L’origine est assez complexe mais cette forme limite très fortement les mouvements du cou. Les causes sont toutes une atteinte musculaire, veineuse : il ne faut en aucun cas masser ou étirer passivement sous peine d’aggraver l’atteinte musculaire.
- Les torticolis avec tension dans le muscle sterno-cleïdo-mastoïdien avec une petite limitation en fin d’amplitude passive et des mouvements actifs du cou limités.
1% des torticolis sont dus à des problèmes de vertèbres, ils sont très rares, nécessitent une consultation chez un chirurgien orthopédiste et ne doivent jamais faire l’objet de manipulation articulaire.
Pour diagnostiquer un torticolis, le médecin réalise un examen clinique qui vise à rechercher une malposition de la tête et à tester la mobilité active (par une poursuite visuelle par exemple) et passive du cou (sans provoquer de douleur). Il établit son diagnostic en fonction de l’âge du bébé, des circonstances de sa naissance et des symptômes. En cas de doute sur la gravité du torticolis, une consultation spécialisée peut être proposée.
Tous les torticolis doivent être pris en charge le plus tôt possible. La rééducation, par un kiné spécialisé, doit être mise en place dès le premier mois à raison de 2 à 5 séances par semaines en fonction de la gravité. Dans ce cas, les résultats sont spectaculaires avec 98% de réussite du traitement en moins de 2 mois et demi. Le but est de retrouver une mobilité du cou à partir d’exercices adaptés aux compétences de votre enfant pour qu’il apprenne à tourner le cou.
En revanche, une prise en charge après 6 mois, est très délétère et comporte souvent des séquelles de mobilité.
Les nourrissons, chez qui on a diagnostiqué un torticolis, ont un risque élevé de plagiocéphalie. Des études montrent que la plagiocéphalie coexisterait chez 90% des bébés atteints de torticolis.